D’après les chiffres de l’Institut national de recherche et de sécurité (INRS), l’amiante est responsable chaque année de 2 000 à 3 000 décès, dû à des maladies respiratoires graves.
Si l’amiante a été largement utilisée dans l’isolation des bâtiments jusqu’aux années 1990, que ce soit pour ses propriétés d’isolation thermique ou phonique, ses fibres sont aujourd’hui reconnues pour leurs effets toxiques. De ce fait, la détection et le traitement appropriés des matériaux amiantés sont essentiels pour prévenir des risques sanitaires majeurs.
Alors, comment identifier l’amiante dans l’isolation et par quelles solutions la remplacer pour plus de sécurité ? Décryptage.
Quels isolants contiennent de l’amiante ?
Les isolants pouvant contenir de l’amiante se retrouvent principalement dans les constructions datant d’avant les années 1990, et notamment dans l’isolation des maisons Phénix. Voici les types d’isolants les plus concernés par la présence d’amiante :
- Les isolants en flocage : Ce matériau, souvent utilisé pour l’isolation phonique et thermique des bâtiments, peut contenir de l’amiante sous forme de fibres. Il était couramment appliqué sur les plafonds, les murs, ou même les tuyaux pour leur protection thermique.
- Les panneaux de laine minérale : Certains panneaux de laine de verre ou de roche utilisés dans les constructions anciennes peuvent être mélangés à de l’amiante, notamment ceux produits avant l’interdiction du matériau en 1997. Ils étaient utilisés dans les faux plafonds, les cloisons, et les toitures.
- Les isolants en pâte ou en colle : De nombreux produits d’étanchéité, comme les colles pour carrelage ou les mastics, contiennent de l’amiante. Ces produits étaient fréquemment utilisés dans les sols et les joints, notamment dans les bâtiments commerciaux et industriels.
- Les dalles de sol en vinyle et en liège : Certaines dalles de sol fabriquées avant 1980 contiennent de l’amiante, généralement mélangé à d’autres matériaux pour améliorer leur résistance et leur durabilité.
- Les isolants de canalisations : L’amiante a aussi été largement utilisé dans l’isolation des tuyaux, particulièrement pour les canalisations de chauffage central ou de ventilation. Ces isolants peuvent être présents sous forme de rouleaux ou de plaques.
- Les isolants de toiture : Dans certaines constructions, notamment celles des années 60 à 80, des produits comme les plaques ondulées en ciment amianté ou les isolants pour toitures en amiante-ciment ont été courants.
Pourquoi l’isolation à l’amiante est-elle dangereuse ?

L’amiante, fibre minérale naturelle, a été largement utilisée au XXᵉ siècle pour ses propriétés isolantes et ignifuges. Sa résistance à la chaleur, aux produits chimiques et à la traction en faisait un matériau de choix dans le secteur de la construction. Ainsi, il était couramment employé pour l’isolation thermique des bâtiments, que ce soit pour le revêtement des sols, l’isolation des combles, l’isolation des toitures et celles des conduits.
Cependant, l’inhalation de fibres d’amiante est à l’origine de maladies graves, notamment le cancer du poumon et le mésothéliome pleural. Ces pathologies peuvent se déclarer plusieurs décennies après l’exposition.
Face à ces dangers, la France a progressivement restreint l’usage de l’amiante, jusqu’à son interdiction totale en 1997. De ce fait, il est fortement recommandé d’effectuer un diagnostic amiante avant toute rénovation d’un bâtiment ayant été construit avant 1997.
Comment reconnaître un isolant contenant de l’amiante ?
Identifier la présence d’amiante dans les matériaux de construction est essentiel pour prévenir les risques sanitaires. Voici comment reconnaître un isolant contenant de l’amiante, en se concentrant sur les murs et les faux plafonds.
Reconnaître un mur avec de l’amiante
Les murs construits avant l’interdiction de l’amiante peuvent contenir ce matériau sous diverses formes. L’amiante était souvent incorporée dans le plâtre pour ses propriétés isolantes et résistantes au feu. Un mur en plâtre contenant de l’amiante peut donc présenter une surface rugueuse ou texturée, avec des fissures en forme de toiles d’araignée.
De ce fait, il est très commun de retrouver de l’amiante, aussi bien dans l’isolation des murs intérieurs que dans l’isolation des murs extérieurs des constructions anciennes.
Le matériau peut être friable et se désagréger facilement. De plus, une teinte gris foncé à brun dans le plâtre peut indiquer sa présence.
À savoir : L’amiante est difficilement détectable à l’œil nu, seule une analyse professionnelle peut confirmer sa présence.
Reconnaître un faux plafond avec de l’amiante
Les faux plafonds installés avant les années 1990 sont susceptibles de contenir de l’amiante, notamment sous forme de plaques de fibrociment ou de flocage. Ces matériaux peuvent présenter une texture gaufrée en nid d’abeille et être constitués de plusieurs couches. La présence de « fleurs d’amiante », des taches blanches réparties sur la surface, est un indicateur supplémentaire.
De plus, des fissures dans les plaques de plâtre peuvent exposer des matériaux contenant de l’amiante. Une teinte jaunâtre ou grisâtre, surtout si le matériau a été exposé à l’humidité, peut également être un signe.
Comme pour les murs, une confirmation définitive nécessite l’intervention de professionnels pour effectuer des prélèvements et des analyses en laboratoire.
Comment réaliser l’isolation d’un plafond avec de l’amiante ?
Lorsqu’un plafond contient de l’amiante, il est essentiel de prendre des précautions rigoureuses pour protéger la santé des occupants et des intervenants. L’amiante, autrefois prisée pour ses propriétés isolantes et ignifuges, est désormais reconnue comme dangereuse lorsqu’elle libère des fibres inhalables.
Diagnostiquer le plafond
Avant toute intervention, il est impératif de faire appel à des professionnels certifiés pour évaluer l’état du plafond. Si le matériau est en bon état et non friable, il peut être préférable de le laisser intact, car les fibres d’amiante ne présentent pas de danger tant qu’elles ne sont pas libérées. Cependant, si le plafond est endommagé ou si des travaux sont envisagés, des mesures spécifiques s’imposent.
Effectuer un confinement ou un désamiantage
Deux approches principales existent pour traiter un plafond amianté :
- Confinement : Cette méthode consiste à encapsuler les matériaux contenant de l’amiante pour empêcher la dispersion des fibres. Elle est souvent considérée comme une solution provisoire, notamment lorsque les matériaux sont en bon état mais susceptibles d’être endommagés à l’avenir.
- Désamiantage : Il s’agit de retirer complètement les matériaux amiantés, offrant ainsi une solution définitive. Cette option est généralement recommandée, surtout si le matériau est friable ou endommagé. Le processus de désamiantage doit être réalisé par des entreprises spécialisées, respectant des protocoles stricts pour assurer la sécurité de tous.
Mettre en place des mesures de sécurité strictes
Durant les travaux impliquant des matériaux contenant de l’amiante, il est essentiel de :
- Porter des équipements de protection individuelle appropriés : Masques adaptés (type FFP3), gants et combinaisons spéciales.
- Utiliser des outils spécifiques : Privilégier des outils manuels ou équipés de dispositifs d’aspiration avec filtres HEPA pour limiter la dispersion des fibres.
- Humidifier les surfaces et les matériaux utilisés : Cette pratique réduit la dispersion des fibres lors de la manipulation.
Comment réaliser l’isolation d’un mur avec de l’amiante ?
Comme pour un plafond, l’isolation d’un mur en présence d’amiante nécessite également des précautions strictes pour éviter la dispersion de fibres dangereuses.
Évaluer l’état du mur
Avant d’intervenir, il est crucial de solliciter un diagnostiqueur certifié pour évaluer la présence d’amiante. Si celle-ci est confirmée, la zone concernée doit être confinée à l’aide de barrières physiques afin d’empêcher la propagation des fibres. Cette mesure est essentielle pour garantir la sécurité des occupants et des intervenants.
Procéder à l'encapsulage ou au retrait
Deux options sont possibles pour traiter la présence d’amiante : le retrait et l’encapsulage.
Le retrait consiste à éliminer complètement les matériaux contaminés et doit être effectué par des professionnels certifiés, équipés de protections adéquates pour éviter l’inhalation de fibres.
L’encapsulage, quant à lui, constitue une alternative lorsque le retrait est trop complexe ou risqué. Cette technique consiste à appliquer un revêtement spécifique sur les surfaces amiantées pour immobiliser les fibres et prévenir leur libération.
Pendant les travaux, il est crucial d’adopter des protocoles de sécurité rigoureux, similaires à ceux appliqués lors de l’isolation d’un plafond contenant de l’amiante, afin de minimiser les risques.
Comment remplacer une isolation contenant de l’amiante ?
Le remplacement d’une isolation contenant de l’amiante est une opération délicate qui nécessite une attention particulière pour assurer la sécurité et la conformité aux réglementations en vigueur. Le processus de désamiantage se déroule en plusieurs étapes essentielles :
- Dépoussiérage : Nettoyage minutieux des surfaces concernées pour éliminer les poussières susceptibles de contenir des fibres d’amiante.
- Confinement : Isolation de la zone de travail afin de prévenir la dispersion des fibres d’amiante dans l’environnement.
- Retrait de l’amiante : Extraction sécurisée des matériaux amiantés en utilisant des techniques appropriées pour minimiser l’émission de fibres.
- Contrôles : Vérifications rigoureuses de l’absence de contamination après le retrait, incluant des tests d’air pour s’assurer que les niveaux de fibres d’amiante sont conformes aux normes de sécurité.
- Gestion des déchets : Conditionnement et élimination des déchets amiantés conformément aux réglementations environnementales en vigueur.
Les alternatives modernes et saines à l’isolation à l’amiante
Une fois l’amiante retirée, il est essentiel de choisir des matériaux d’isolation sûrs et performants. La laine de verre, exempte d’amiante, est largement utilisée pour ses propriétés isolantes et son rapport qualité-prix avantageux. Le polystyrène expansé ou extrudé est également largement utilisé pour remplacer une isolation d’un mur avec de l’amiante, pour réaliser l’isolation des combles pour marcher dessus ou encore pour isoler un grenier par le sol.
La laine de roche, issue de la fusion de roches volcaniques, offre également une excellente résistance thermique et acoustique, tout en étant incombustible. D’ailleurs, pour ceux qui privilégient des solutions écologiques, des isolants tels que la ouate de cellulose, fabriquée à partir de papier recyclé, constituent une alternative intéressante.
Importance de faire appel à un professionnel
Le désamiantage et le remplacement de l’isolation sont des opérations qui comportent des risques sanitaires et techniques. Par conséquent, faire appel à des professionnels certifiés garantit le respect des normes de sécurité et une gestion appropriée des déchets dangereux.
De plus, ces experts possèdent l’expertise nécessaire pour recommander les matériaux d’isolation les plus adaptés à chaque situation, assurant ainsi une efficacité énergétique optimale et un environnement intérieur sain.